Chapitre 8 : La découverte
Notre visiteur qui croyait avoir attaché son pantalon à une écharde tira, tira et, finalement, se retourna pour voir le plus jeune des sept enfants lui faire un sourire comme jamais il n’en avait vu. Balt n’avait pas voulu provoquer chez cet enfant fragile un sommeil trop profond qui aurait pu être fatal. Mais, du coup, l’enfant s’était réveillé trop tôt. Ému par le sourire du garçonnet, Balt resta un moment à contempler l’enfant qui tournait autour de la table comme un feu follet.
À chaque fois que le regard du visiteur croisait celui du petit, il lui semblait apercevoir l’inaccessible. Dans ses yeux brillait une lueur de joie, une étincelle de vie qui dépassait, par sa pureté, toutes les sources lumineuses qui lui avaient été données jusqu’alors de contempler. À cet instant, le visiteur pleura. Il savait qu’il venait de trouver ce qu’il cherchait depuis des siècles : les étincelles de joie qui brillaient dans les yeux de l’enfant valaient toutes les sources de lumière de l’univers.
D’un geste tendre, il capta cette lumière et la déposa doucement dans un écrin qu’il gardait toujours sur lui, pour le moment où, enfin, il trouverait sa " Lumière ".
Le coffret se mit à briller de mille feux. On voyait dans la pièce comme en plein jour, si bien que les six autres frères, un à un, se réveillèrent. En découvrant leur table recouverte de vivres, leurs coeurs s’emplirent d’une joie immense. Ils offrirent à notre voyageur, le plus beau des cadeaux qu’on puisse recevoir d’un enfant : une étincelle de Bonheur.
Notre voyageur comprit, cette nuit-là, comment il allait sauver sa civilisation. Il recueillit, l’une après l’autre les lueurs de Bonheur des enfants et s’envola dans sa troïka avec sept paires d’étincelles de naïveté, sept paires d’Etoiles de Bonheur. Il regagna son vaisseau et retourna chez lui pour raviver son soleil presque éteint.