Lors d'une interview accordée aux organes de presse sinophones basés à Washington, M. Cui a ajouté que la communauté internationale ne devait pas permettre à Abe de bouleverser l'ordre mondial de l'après-guerre et de conduire à nouveau le Japon sur le chemin catastrophique du militarisme.
La visite d'Abe au sanctuaire Yasukuni dans le centre de Tokyo le 26 décembre dernier ne relevait pas d'un acte individuel isolé, mais plutôt d'un geste délibéré avec des objectifs politiques très clairs, a indiqué M. Cui.
Abe connaissait bien le caractère sensible de telles visites et les graves conséquences qu'elles pourraient entraîner pour les relations entre le Japon et ses pays voisins asiatiques, a affirmé M. Cui, en rappelant qu'Abe avait été membre du cabinet de l'ancien Premier ministre japonais Junichiro Koizumi qui avait visité à plusieurs reprises le sanctuaire Yasukuni au cours de son mandat de 2001 à 2006, ce qui a gravement porté atteinte aux relations du Japon avec la Chine et la Corée du Sud.
"La visite d'Abe reflète pleinement sa vision de l'histoire, son orientation politique et le sens de ses politiques", a souligné M. Cui, un ancien ambassadeur de la Chine au Japon.
Le sanctuaire Yasukuni honore des défunts de guerre du Japon, dont 14 criminels de guerre de classe A de la Seconde Guerre mondiale. Parmi eux figurent Iwane Matsui, qui a été reconnu responsable du Massacre de Nanjing commis en 1937 dans lequel plus de 300.000 Chinois ont trouvé la mort, et le Premier ministre japonais à l'époque de la Seconde Guerre Mondiale, Hideki Tojo, qui était directement responsable de l'attaque surprise de Pearl Harbor (Port de la perle) en 1941.
En rendant hommage aux criminels de guerre, Abe avait apparemment l'intention de renverser le verdict historique sur la Seconde Guerre Mondiale et de renouer avec l'ancien chemin du militarisme, a analysé M. Cui.
L'émissaire chinois a appelé tous les membres de la communauté internationale attachés à la notion de justice à adopter une position claire contre les actes injustifiables de Shinzo Abe.
"Nous ne devons pas permettre le renversement de l'ordre mondial de l'après-guerre, qui a été construit au sacrifice de la vie des dizaines de milliers de personnes ; Nous ne devons pas permettre la répétition des souffrances tragiques que les agressions du Japon ont apportées aux peuples chinois, sud-coréen et américain dans ces années-là ; Et nous ne devons pas permettre à Shinzo Abe de conduire de nouveau le Japon dans une mauvaise direction", a indiqué M. Cui.
Au sujet de la déception exprimée par Washington vis-à-vis de la visite de Shinzo Abe au sanctuaire et la réaffirmation de son alliance avec le Japon, le diplomate chinois a indiqué que les Etats-Unis, en tant que puissance responsable, devraient adopter une position responsable sur les questions de principe majeures.
Si quelqu'un au Japon cherche à renverser le verdict historique sur la Seconde guerre mondiale, ce n'est pas dans l'intérêt des Etats-Unis, a conclu M. Cui.