Molière
Monsieur de Pourceaugnac
莫里哀
浦尔叟雅克先生
ACTE I
SCENE VII
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC , ÉRASTE, L'APOTHICAIRE, PREMIER MÉDECIN.
ÉRASTE, à MONSIEUR DE POURCEAUGNAC
Une petite affaire m'est survenue, qui m'oblige à vous quitter : mais voilà une personne entre les mains de qui je vous laisse, qui aura soin pour moi de vous traiter du mieux qu'il lui sera possible.
PREMIER MÉDECIN
Le devoir de ma profession m'y oblige, et c'est assez que vous me chargiez de ce soin.
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC
C'est son maître d'hôtel, sans doute, et il faut que ce soit un homme de qualité.
PREMIER MÉDECIN
Oui, je vous assure que je traiterai Monsieur méthodiquement, et dans toutes les régularités de notre art.
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC
Mon Dieu ! il ne me faut point tant de cérémonies ; et je ne viens pas ici pour incommoder.
PREMIER MÉDECIN
Un tel emploi ne me donne que de la joie.
ERASTE
Voilà toujours dix pistoles d'avance, en attendant ce que j'ai promis.
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC
Non, s'il vous plaît, je n'entends pas que vous fassiez de dépense, et que vous envoyiez rien acheter pour moi.
ERASTE
Mon Dieu ! laissez faire. Ce n'est pas pour ce que vous pensez.
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC
Je vous demande de ne me traiter qu'en ami.
ERASTE
C'est ce que je veux faire.
Bas au médecin.
Je vous recommande surtout de ne le point laisser sortir de vos mains ; car parfois il veut s'échapper.
PREMIER MÉDECIN
Ne vous mettez pas en peine.
ÉRASTE, à MONSIEUR DE POURCEAUGNAC
Je vous prie de m'excuser de l'incivilité que je commets.
MONSIEUR DE POURCEAUGNAC
Vous vous moquez, et c'est trop de grâce que vous me faites.