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【法语阅读——驴皮记】La peau de chagrin (2.43)

时间:2012-10-01来源:互联网 进入法语论坛
核心提示:【法语阅读驴皮记】La peau de chagrin (2.43) La partie II. La Femme sans coeur En ce moment, elle accueillit l'ivresse de mes regards et ne se refusa point mon admiration, elle m'aimait donc ! Nous arrivmes chez elle. Fort heure
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【法语阅读——驴皮记】La peau de chagrin  (2.43)


La partie II. La Femme sans coeur
       " En ce moment, elle accueillit l'ivresse de mes regards et ne se refusa point à mon admiration, elle m'aimait donc ! Nous arrivâmes chez elle. Fort heureusement, le fond de ma bourse put satisfaire le cocher. Je passai délicieusement la journée, seul avec elle, chez elle ; c'était la première fois que je pouvais la voir ainsi. Jusqu'à ce jour, le monde, sa gênante politesse et ses façons froides nous avaient toujours séparés, même pendant ses somptueux dîners ; mais alors j'étais chez elle comme si j'eusse vécu sous son toit, je la possédais pour ainsi dire. Ma vagabonde imagination brisait les entraves, arrangeait les événements de la vie à ma guise, et me plongeait dans les délices d'un amour heureux. Me croyant son mari, je l'admirais occupée de petits détails ; j'éprouvais même du bonheur à lui voir ôter son schall et son chapeau. Elle me laissa seul un moment, et revint les cheveux arrangés, charmante. Cette jolie toilette avait été faite pour moi ! Pendant le dîner, elle me prodigua ses attentions et déploya des grâces infinies dans mille choses qui semblent des riens et qui cependant sont la moitié de la vie. Quand nous fûmes tous deux devant un foyer pétillant, assis sur la soie, environnés des plus désirables créations d'un luxe oriental ; quand je vis si près de moi cette femme dont la beauté célèbre faisait palpiter tant de coeurs, cette femme si difficile à conquérir, me parlant, me rendant l'objet de toutes ses coquetteries, ma voluptueuse félicité devint presque de la souffrance. Pour mon malheur, je me souvins de l'importante affaire que je devais conclure, et voulus aller au rendez-vous qui m'avait été donné la veille.
      - " Quoi ! déjà ! " dit-elle en me voyant prendre mon chapeau.
      Elle m'aimait ! je le crus du moins, en l'entendant prononcer ces deux mots d'une voix caressante. Pour prolonger mon extase, j'aurais alors volontiers troqué deux années de ma vie contre chacune des heures qu'elle voulait bien m'accorder. Mon bonheur s'augmenta de tout l'argent que je perdais ! Il était minuit quand elle me renvoya.
      Néanmoins le lendemain, mon héroïne me coûta bien des remords, je craignis d'avoir manqué l'affaire des mémoires, devenue si capitale pour moi ; je courus chez Rastignac, et nous allâmes surprendre à son lever le titulaire de mes travaux futurs. Finot me lut un petit acte où il n'était point question de ma tante, et après la signature duquel il me compta cinquante écus. Nous déjeunâmes tous les trois. Quand j'eus payé mon nouveau chapeau, soixante cachets à trente sous et mes dettes, il ne me resta plus que trente francs ; mais toutes les difficultés de la vie s'étaient aplanies pour quelques jours. Si j'avais voulu écouter Rastignac, je pouvais avoir des trésors en adoptant avec franchise le système anglais. Il voulait absolument m'établir un crédit et me faire faire des emprunts, en prétendant que les emprunts soutiendraient le crédit. Selon lui, l'avenir était de tous les capitaux du monde le plus considérable et le plus solide. En hypothéquant ainsi mes dettes sur de futurs contingents, il donna ma pratique à son tailleur, un artiste qui comprenait le jeune homme et devait me laisser tranquille jusqu'à mon mariage. Dès ce jour, je rompis avec la vie monastique et studieuse que j'avais menée pendant trois ans. J'allai fort assidûment chez Foedora, où je tâchai de surpasser en apparence les impertinents ou les héros de coterie qui s'y trouvaient. En croyant avoir échappé pour toujours à la misère, je recouvrai ma liberté d'esprit, j'écrasai mes rivaux, et passai pour un homme plein de séductions, prestigieux, irrésistible. Cependant les gens habiles disaient en parlant de moi : " Un garçon aussi spirituel ne doit avoir de passions que dans la tête ! "

  “这时候,她以欢迎的神态来接受我为她而陶醉的眼波,准许我饱餐她的秀色,她到底是爱我了!我们一同回到她的家。很侥幸,我钱包里的钱,居然足够我支付车费。在她家里,我能独自陪她度过一个美妙的白天;能让我这样来看她,这还是第一次。在这天以前,她的宾客,她的繁文缛节,她冷冰冰的态度,都使我们始终保持距离,甚至在参加她的豪华宴会时也不例外!可是,这一天,我在她家里,却觉得和她亲如家人,因此,可以这么说,我已经占有她了。我的胡思乱想突破了一切障碍,我按照自己的兴趣来安排生活的细节,我沉溺在一种幸福爱情的欢乐里。我把自己当成她的丈夫,我在欣赏她忙于处理家中的琐事;我甚至在看到她卸下披肩和帽子时都感到幸福。她让我独自呆一会儿,然后,她再回来,头发重新梳理过了,分外迷人。她这种漂亮打份,完全是为了我。在吃晚饭的时候,她对我的关切可说是无微不至,并且在无数似乎是微不足道的事情上,显出她的无穷韵致。饭后,我们坐在丝质的软垫上,面对旺旺的炉火,围绕着我们的尽是些最令人羡慕的东方的豪华陈设,当我看到这位以美艳著名,打动了无数男人的心,而又如此难以征服的美人,紧挨着坐在我的身边,和我娓娓而谈,把我作为她卖弄风情的对象,这时候,我意外的艳福几乎变成了痛苦。尤其不幸的是,我忽然想起了我应该去商定那件重要的事,我要去赴前一天晚上定下的约会。
  “‘怎么!您要走了?’她看见我拿起帽子时说。
  “‘她爱我啦,’当我听到她用媚人的声调说出这两句话时,至少我是这么想的。为了延长我的销魂时刻,我情愿用我两年的寿命,来换取她乐意送我的每一个钟头。随着我的幸福的增加,我的金钱损失也就更大!当她把我送走时,已经是夜里十二点钟了。
  “可是,到了第二天,我的英勇行为却给我带来许多懊恼,我害怕错过了写那部回忆录的好机会,因为,这对我已经成为头等重要的大事;为此,我赶快去拉斯蒂涅家里,然后,我们一同去看我的未来作品的署名人,恰好他刚起床。斐诺给我念一张小合同,上面并没有涉及我的姑母,我在合同上签字后,他数给了我五十个银币。我们三人在一块吃午餐。当我买了一顶新帽子,买了六十张三十铜子一张的饭票,又还了一些债,我便只剩下三十个法郎了。但是,一切生活上的困难,都可以排除几天了。要是我愿意听从拉斯蒂涅的劝告,坦率地采取英国的方式,我就可以得到许多财富。他坚决要我立一个信贷户头,然后让我借款,他声称贷款可以用来维持信用。按他的说法,前程是世界上所有资本中,最重要、最可靠的资本。这样,我的债务便可以抵押在未来的收益上,他并且把我的实际情况介绍给他的裁缝师,据说,这是一位懂得青年人的爱好的艺术家,可以让我放心地在他那里做衣服,直到我结婚为止。从这一天起,我便和我三年来一直过着的修道士的和勤奋的生活一刀两断了。我跑馥多拉的家倒跑得很起劲,我尽量要在外表上胜过所有在她家走动的卤莽家伙和帮派英雄。我相信已经永远摆脱了贫穷,我又获得了精神自由,我压倒了所有的情敌,我被看作一个充满诱惑力、具有魔力和无法抵御的男子。然而,某些聪明人在谈论我时却说:‘一个这么有才华的青年,有热情也只会藏在脑子里!’

 

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