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【法语故事】Les Habits neufs du Grand-Duc (1)

时间:2020-11-24来源:互联网 进入法语论坛
核心提示:Il y avait autrefois un grand-duc qui aimait tant les habits neufs, quildpensait tout son argentsa toilette. Lorsquil pa
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Il y avait autrefois un grand-duc qui aimait tant les habits neufs, qu’il
dépensait tout son argent à sa toilette. Lorsqu’il passait ses soldats en revue,
lorsqu’il allait au spectacle ou à la promenade, il n’avait d’autre but que
de montrer ses habits neufs. À chaque heure de la journée, il changeait de
vêtements, et comme on dit d’un roi : « Il est au conseil, » on disait de lui :
« Le grand-duc est à sa garde-robe. » La capitale était une ville bien gaie,
grâce à la quantité d’étrangers qui passaient ; mais un jour il y vint aussi
deux fripons qui se donnèrent pour des tisserands et déclarèrent savoir tisser
la plus magnifique étoffe du monde. Non seulement les couleurs et le dessin
étaient extraordinairement beaux, mais les vêtements confectionnés avec
cette étoffe possédaient une qualité merveilleuse : ils devenaient invisibles
pour toute personne qui ne savait pas bien exercer son emploi ou qui avait
l’esprit trop borné.
« Ce sont des habits impayables, pensa le grand-duc ; grâce à eux, je
pourrai connaître les hommes incapables de mon gouvernement : je saurai
distinguer les habiles des niais. Oui, cette étoffe m’est indispensable. »
Puis il avança aux deux fripons une forte somme afin qu’ils pussent
commencer immédiatement leur travail.
Ils dressèrent en effet deux métiers, et firent semblant de travailler,
quoiqu’il n’y eût absolument rien sur les bobines. Sans cesse ils demandaient
de la soie fine et de l’or magnifique ; mais ils mettaient tout cela dans leur
sac, travaillant jusqu’au milieu de la nuit avec des métiers vides.
« Il faut cependant que je sache où ils en sont, » se dit le grand-duc.
Mais il se sentait le cœur serré en pensant que les personnes niaises
ou incapables de remplir leurs fonctions ne pourraient voir l’étoffe. Ce
n’était pas qu’il doutât de lui-même ; toutefois il jugea à propos d’envoyer
quelqu’un pour examiner le travail avant lui. Tous les habitants de la
ville connaissaient la qualité merveilleuse de l’étoffe, et tous brûlaient
d’impatience de savoir combien leur voisin était borné ou incapable.
« Je vais envoyer aux tisserands mon bon vieux ministre, pensa le grandduc,
 c’est lui qui peut le mieux juger l’étoffe ; il se distingue autant par son
esprit que par ses capacités. »
L’honnête vieux ministre entra dans la salle où les deux imposteurs
travaillaient avec les métiers vides.
 
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