de bois chez un docteur, il remarqua les mets choisis et les vins fins dont
se régalait celui-ci, et demanda, en ouvrant de grands yeux, s’il ne pourrait
pas aussi devenir docteur ?
– Oui certes, répondit le savant ; il suffit pour cela de trois choses : 1°
procure-toi un abécédaire, c’est le principal ; 2° vends ta voiture et tes bœufs
pour acheter une robe et tout ce qui concerne le costume d’un docteur ; 3°
mets à ta porte une enseigne avec ces mots : Je suis le docteur universel.
Le paysan exécuta ces instructions à la lettre. À peine exerçait-il son
nouvel état, qu’une somme d’argent fut volée à un riche seigneur du pays.
Ce seigneur fait mettre les chevaux à sa voiture et vient demander à notre
homme s’il est bien le docteur universel.
C’est moi-même, monseigneur.
En ce cas, venez avec moi pour m’aider à retrouver mon argent.
– Volontiers, dit le docteur ; mais Marguerite, ma femme,
m’accompagnera.