rocher, il rejoignit le renard dans la forêt :
– Dans quel horrible guêpier m’as-tu de nouveau conduit ? lui dit-il. Il
se trouvait là des rustres qui m’ont cassé leurs bâtons sur le dos.
– Pourquoi votre seigneurie est-elle si insatiable ? répondit le renard.
Le lendemain, les deux compagnons se mirent pour la troisième fois en
campagne, et, bien que le loup ne pût encore marcher que clopin- clopant,
s’adressant de nouveau au renard :
– Ami à la barbe rouge, lui dit-il, mets-toi en quête de me procurer un
bon morceau ; sinon je te croque.
Le renard s’empressa de répondre.
– Je connais un homme qui vient de saler un porc ; le lard savoureux se
trouve en ce moment dans un tonneau de sa cave ; si vous voulez, nous irons
en prélever notre part ?
– J’y consens, répliqua le loup, mais j’entends que nous y allions
ensemble, pour que tu puisses me prêter secours en cas de malheur.
– De tout mon cœur, reprit le rusé renard.