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LA PORTE ÉTROITE(24)

时间:2025-09-17来源:互联网 进入法语论坛
核心提示:Tu ntais pas plus tt sorti avec Madeleine que cela ma paru impossible, intolrable.Sais-tu que je suis ressortie! je voul
(单词翻译:双击或拖选)

Tu nétais pas plus tôt sorti avec Madeleine que cela ma paru impossible, intolérable.

Sais-tu que je suis ressortie ! je voulais te parler encore, te dire enfin tout ce que je ne tavais point dit ; déjà je courais chez les Plantieril était tard ; je nai pas eu le temps, pas oséJe suis rentrée, désespérée, técrireque je ne voulais plus técrireune lettre dadieuparce quenfin je sentais trop que notre correspondance tout entière nétait quun grand mirage, que chacun de nous nécrivait hélas ! quà soi- même et que.

Jérôme ! Jérôme ! ah ! que nous restions toujours éloignés ! Jai déchiré cette lettre, il est vrai ; mais je le la récris à présent, presque la même.

Oh ! je ne taime pas moins, mon ami ! au contraire je nai jamais si bien senti, à mon trouble même, à ma gêne dès que tu tapprochais de moi, combien profondément je taimais ; mais désespérément, vois-tu, car, il faut bien me lavouer : de loin je taimais davantage. Déjà je men doutais, hélas ! Cette rencontre tant souhaitée achève de men instruire, et cest de quoi, toi aussi, mon ami, il importe de te convaincre. Adieu, mon frère tant aimé ; que Dieu te garde et te dirige : de Lui seul on peut impunément se rapprocher.

Et comme si cette lettre ne métait pas déjà suffisamment douloureuse, elle y avait, le lendemain, ajouté ce post-scriptum : Je ne voudrais pas laisser partir cette lettre sans te demander un peu plus de discrétion en ce qui nous concerne tous deux. Maintes fois tu mas blessée en entretenant Juliette ou Abel de ce qui eût dû rester entre toi et moi, et cest bien là ce qui, longtemps avant que tu ten doutes, ma fait penser que ton amour était surtout un amour de tête, un bel entêtement intellectuel de tendresse et de fidélité.

La crainte que je ne montre cette lettre à Abel indubitablement en avait dicté les dernières lignes. Quelle défiante perspicacité lavait donc mise en garde ? Avait-elle surpris naguère dans mes paroles quelque reflet des conseils de mon ami ?.

Je me sentais bien distant de lui désormais ! Nous suivions deux voies divergentes ; et cette recommandation était bien superflue pour mapprendre à porter seul le tourmentant fardeau de mon chagrin.

Les trois jours suivants furent uniquement occupés par ma plainte ; je voulais répondre à Alissa ; je craignais, par une discussion trop posée, par une protestation trop véhémente, par le moindre mot maladroit, daviver incurablement notre blessure ; vingt fois je recommençai la lettre où se débattait mon amour. Je ne puis relire aujourdhui sans pleurer ce papier lavé de larmes, double de celui quenfin je me décidai à envoyer : Alissa ! aie pitié de moi, de nous deux !Ta lettre me fait mal. Que jaimerais pouvoir sourire à tes craintes ! Oui, je sentais tout ce que tu mécris ; mais je craignais de me le dire. Quelle affreuse réalité tu donnes à ce qui nest quimaginaire et comme tu lépaissis entre nous ! Si tu sens que tu maimes moinsAh ! loin de moi cette supposition cruelle que toute ta lettre dément ! Mais alors quimportent tes appréhensions passagères ? Alissa ! dès que je veux raisonner, ma phrase se glace ; je nentends plus que le gémissement de mon cœur.

Je taime trop pour être habile, et plus je taime, moins je sais te parler. « Amour de tête »que veux-tu que je réponde à cela ? Quand cest de mon âme entière que je taime, comment saurais-je distinguer entre mon intelligence et mon cœur ? Mais puisque notre correspondance est cause de ton imputation offensante, puisque, soulevés par elle, la chute dans la réalité ensuite nous a si durement meurtris, puisque tu croirais à présent, si tu mécris, nécrire plus quà toi- même, puisque aussi, pour endurer une nouvelle lettre pareille à cette dernière, je suis sans force : je ten prie, arrêtons pour un temps toute correspondance entre nous.

Dans la suite de ma lettre, protestant contre son jugement, jinterjetais appel, la suppliais de nous faire crédit dune nouvelle entrevue. Celle-ci avait eu tout contre elle : décor, comparses, saison et jusquà notre correspondance exaltée qui nous y avait si peu prudemment préparés. Le silence seul précéderait cette fois notre rencontre. Je la souhaitais au printemps, à Fongueusemare, où je pensais que plaiderait en ma faveur le passé, et où mon oncle voudrait bien me recevoir, pendant les vacances de Pâques, autant de jours ou aussi peu quelle-même le jugerait bon.

Ma résolution était bien arrêtée, et, sitôt ma lettre partie, je pus me plonger dans le travail.

* Je devais revoir Alissa dès avant la fin de lannée. Miss Ashburton, dont la santé depuis quelques mois déclinait, mourut quatre jours avant Noël. Depuis mon retour du service, jhabitais avec elle de nouveau ; je ne la quittais guère, et pus assister à ses derniers instants. Une carte dAlissa me témoigna quelle prenait à cœur notre vœu de silence plus encore que mon deuil : elle viendrait entre deux trains, seulement pour linhumation, à laquelle mon oncle ne pourrait assister.

Nous fûmes presque seuls, elle et moi, à la funèbre cérémonie, puis à suivre la bière ; marchant à côté lun de lautre, à peine échangeâmes-nous quelques phrases ; mais, à léglise, où elle sétait assise auprès de moi, je sentis à plusieurs reprises son regard se poser sur moi tendrement.

 Cest bien convenu, me dit-elle, sur le moment de me quitter : rien avant Pâques.

 Oui, mais à Pâques.

 Je tattends.

Nous étions à la porte du cimetière. Je proposai de la reconduire à la gare ; mais elle fit signe à une voiture et sans un mot dadieu me laissa.

 

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