Ce que femme veut Dieu le veut.
Il n'y a pas moyen de résister à la volonté de la femme. Ce qu'elle veut doit s'accomplir comme si Dieu le voulait.
En attribuant ainsi à l'opiniâtre vouloir du beau sexe une force égale à la puissance divine, on n'a fait que prêter une nouvelle forme à une pensée fort ancienne qu'on trouve dans ce passage des Troyennes d'Euripide: «Toutes les folles passions des mortels sont pour eux autant de Vénus;» et dans le 185e vers de l'Énéide de Virgile, liv. IX:
Sua cuique deus fit dira cupido.
Chacun se fait un dieu de son brûlant désir.
Les Latins avaient deux proverbes analogues, qu'ils appliquaient aux hommes comme aux femmes: «Nobis animus est deus. Notre esprit est un dieu pour nous.» «Quod volumus sanctum est. Ce que nous voulons est saint et sacré.» Le premier est rapporté en grec par Plutarque, et le second est cité par saint Augustin.
On connaît ce vers charmant de La Chaussée:
Ce que veut une femme est écrit dans le ciel.
Il est issu de notre proverbe comme une fleur de sa tige.