Un favori du sultan jeta une pierre à un pauvre derviche qui lui avait demandé l'aumône. Le derviche n'osa rien dire; mais il ramassa la pierre et la mit dans sa poche, espérant que cette pierre lui servirait à se venger, si l'occasion se présentait. Quelques jours après il entendit un grand tumulte dans la rue, et il s'informa de ce qui le causait. Il apprit que le favori était tombé en disgrâce, et que le sultan le faisait conduire dans les rues de la ville attaché sur un chameau et livré aux insultes du peuple. À l'instant le derviche tira sa pierre de sa poche, mais ce fut pour la lancer loin de lui. «Je sens, s'écria-t-il, que la vengeance n'est jamais permise; car si notre ennemi est puissant, elle est imprudente et insensée; si au contraire il est malheureux, elle est lâche et cruelle.»
Pourquoi le favori a-t-il jeté la pierre?--Est-ce que le derviche l'a ramassée?--Où est-ce qu'il l'a mise?--Dans quel but?--Qu'est-ce qu'il a entendu un peu plus tard?--Qu'a-t-il appris?--Est-ce qu'il s'est souvenu de la pierre?--Pourquoi ne voulait-il pas s'en servir?