Le petit Charles était un enfant très-gâté par sa belle-mère, qui ne souffrait pas qu'on le contrariât en rien, et sa bonne faisait tout ce qu'il voulait. M. Nizerolles, son père, avait beau dire qu'en l'élevant ainsi l'on en ferait un enfant insupportable, on ne l'écoutait pas et l'on continuait à faire toutes les volontés de Charles.
Quand il jouait dans la chambre où sa bonne et sa belle-mère travaillaient, Charles disait en pleurant:
«Maman, Solange me regarde!
—Mon enfant, c'est qu'elle a du plaisir à te voir.
—Je ne veux pas qu'elle me regarde, moi!
—Solange! je vous défends de regarder cet enfant, puisque cela l'ennuie.»
Alors la bonne continuait à travailler sans lever les yeux.
Charles criait de nouveau:
«Maman! Solange ne me regarde pas!
—Mon ami, je lui ai défendu de te regarder, puisque cela te faisait de la peine.
—Je veux qu'elle me regarde maintenant, moi!
—Solange, pourquoi ne regardez-vous pas M. Charles? vous ne savez rien faire à propos.»
Et cela durait une heure ainsi.
Un jour, Charles voulait que son grand cheval de carton se dérangeât pour le laisser passer. Sa belle-mère s'étant levée pour ôter le joujou du chemin de son fils, celui-ci lui défendit d'y toucher.
«Il a des jambes, criait-il, il peut bien marcher tout seul!