Un barbier de je ne sais plus quel endroit, dont le talent consistait à faire la barbe et à tailler les cheveux, avait imaginé, pour achalander sa boutique, de peindre, sur une enseigne, un homme qui se noyait. Un nageur bienfaisant va pour le tirer du perfide élément, et croit le sauver en le prenant par les cheveux; mais il ne lui reste à la main qu'une perruque et le pauvre diable descend au fond de l'eau. Aussi l'enseigne portait-elle en gros caractères: «Au désavantage des perruques.»
L'exemple était trop juste pour qu'il ne produisît pas l'effet désiré. Un barbier du même endroit, qui faisait, lui, des perruques, voyant tous les amateurs terrifiés courir à son confrère le tondeur, se hâta de fabriquer aussi une enseigne parlante. Il y fit représenter Absolon mourant accroché aux branches d'un arbre, autour desquelles ses cheveux s'étaient entortillés, et il écrivit au-dessous ces mots: «S'il avait eu une perruque!»