L'usage des bouffons fut légué par l'antiquité au moyen âge. Il se perpétua sous les rois de France, et l'emploi d'amuseur officiel devint une véritable charge à la cour des Valois. Les bouffons étaient, en général, des nains contrefaits que l'on affublait d'une livrée bizarre et que les rois ou les princes entretenaient auprès d'eux pour s'amuser de leurs facéties.
Triboulet, qui vécut sous Louis XII et François, I, est un de nos bouffons les plus célèbres. Son esprit, fertile en saillies, ne ménageait personne; mais ses bons mots étaient si plaisants que, d'ordinaire, le rire qu'ils provoquaient disposait à l'indulgence. Cependant il rencontra parfois sur son chemin des gens qui accueillirent mal ses plaisanteries. Un jour même, certain seigneur se fâcha si fort contre Triboulet qu'il le menaça de lui passer son épée à travers le corps. Le pauvre bouffon, tout effrayé, vint se plaindre au roi du mauvais traitement dont on le menaçait. «Que ton ennemi, s'écria François I, ne s'avise[1] pas de commettre une si sotte action, car je le fais pendre un quart d'heure après.--Merci, prince, répondit le bouffon; je n'attendais pas moins de votre générosité. Mais voulez-vous mettre le comble à votre bonté?--Que dois-je donc t'accorder encore?--Faites-le pendre un quart d'heure avant.»--CLAUDE AUGÉ.
[Footnote 1: Why subjunctive?]
Comment les rois se faisaient-ils divertir autrefois?--L'emploi de bouffon était-il important au moyen âge?--Qui est-ce qui servait, le plus souvent, d'amuseur officiel?--Comment était-il habillé?--À quelle époque Triboulet a-t-il vécu?--S'amusait-on de ses plaisanteries?--Est-ce qu'il a fait prendre la mouche à ses victimes quelquefois?--De quai l'a-t-on menacé une fois?--Chez qui a-t-il couru?--Celui-ci qu'a-t-il promis de faire?--Qu'est-ce que Triboulet a demandé encore?