—Est-il drôle, celui-là!» dirent les écoliers en riant aux larmes.
Charles, trépignant de colère, ramassa du sable et le leur jeta aux yeux.
«Il est enragé! dit le plus grand. Apportez-moi un fouet de toupie, je vais lui lier les mains derrière le dos.»
Et, le saisissant promptement, il lia les bras de Charles à un petit arbre qui était auprès de lui. Alors les écoliers allèrent trouver le maître d'étude, qui, tout en lisant dans un coin de la cour, observait cette scène.
«Vous avez très-bien fait, mes amis, dit-il, de traiter ce garçon-là comme on traite un animal nuisible.»
Le tambour battit et l'on délia Charles pour entrer en classe. Il n'y avait pas un quart d'heure qu'il y était, quand il dit tout haut:
«Je m'ennuie! qu'on me reconduise chez mon père.
—Monsieur Charles, on ne parle pas en classe, dit le professeur.
—Et si je veux parler, moi, qui donc m'en empêchera?
—Moi, monsieur!
—Je voudrais bien voir ça!»
Le professeur appela un domestique qui était dans le corridor, et lui dit d'emmener Charles, qui fut mis dans un cabinet où il cria tout à son aise jusqu'au dîner.
A table, il refusa de manger de la soupe, en disant qu'elle avait mauvaise mine. On lui ôta son assiette.
«Qu'on m'en fasse d'autre tout de suite!
—On ne parle pas au réfectoire,» dit le proviseur, qui assistait au dîner des élèves.