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【法语故事】Le Compagnon de voyage (3)

时间:2020-11-27来源:互联网 进入法语论坛
核心提示:Les cloches appelaientlglise, ctait un dimanche ; le peuple syportait pour entendre le sermon. Jean suivit la foule, cha
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Les cloches appelaient à l’église, c’était un dimanche ; le peuple s’y
portait pour entendre le sermon. Jean suivit la foule, chanta un psaume, et
entendit la parole de Dieu, comme s’il eût été dans la même église où tout
petit on l’avait baptisé, où si souvent avec son père il avait célébré le ToutPuissant.
Il y avait beaucoup de tombeaux dans le cimetière, et sur plusieurs
poussaient de grandes herbes. Jean pensa qu’il en était peut-être ainsi du
tombeau de son père, privé des soins qu’il ne pouvait plus lui donner. Il
s’assit sur la terre, arracha l’herbe, releva les croix tombées, et remit à leur
place les couronnes que le vent avait enlevées des tombeaux. Il se disait :
« Peut-être en ce moment quelqu’un a le même soin du tombeau de mon
père ; moi, je ne le puis. »
À la porte du cimetière était un vieux mendiant appuyé sur sa béquille ;
Jean lui donna ses petites pièces d’argent, et content poursuivit son chemin
dans le monde.
Vers le soir, le temps devint affreux ; Jean se hâtait pour trouver un abri,
mais bientôt survint la nuit noire. Enfin il arriva à une petite église solitaire
sur le haut d’une colline ; la porte était ouverte, il entra pour attendre que
l’orage fût passé.
« Je vais m’asseoir ici dans un coin, dit-il ; je suis fatigué, j’ai besoin
de repos. »
Il s’assit donc, joignit les mains, fit sa prière du soir, et s’endormit sans
y penser. Tandis que grondait le tonnerre et brillaient les éclairs, il rêvait
paisiblement.
Il ne se réveilla qu’au milieu de la nuit ; le mauvais temps était passé, et à
travers la fenêtre la lune jetait sa lueur jusqu’à lui. Au milieu de l’église était
un cercueil ouvert avec un homme mort qu’on n’avait pas encore pu enterrer.
Jean n’eut pas peur, car il avait une bonne conscience, et il savait que les
morts ne peuvent rien faire ; il n’y a que les hommes vivants et méchants
qui font du mal. Près du mort étaient debout deux de ces méchants vivants :
ils voulaient l’enlever du cercueil et le jeter à la porte.
« Pourquoi voulez-vous faire cela ? demanda Jean : c’est vilain et
méchant. Laissez-le dormir, au nom de Jésus.
– Quelle bêtise ! répondirent les deux mauvais hommes. Il nous a
trompés, il nous doit de l’argent, et il s’est dépêché de mourir pour ne pas
nous payer ; aussi nous allons nous venger et le jeter à la porte, comme un
chien.
– Je ne possède que cinquante écus, dit Jean ; c’est tout mon héritage ;
mais je vous les donnerai volontiers si vous voulez me promettre de laisser
le pauvre mort tranquille. J’espère que je ferai mon chemin sans cet argent ;
je suis fort et bien portant, et le bon Dieu m’aidera.
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