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【法语故事】Le Compagnon de voyage (9)

时间:2020-11-27来源:互联网 进入法语论坛
核心提示:En ce moment, elle entrait avec ses dames dans la cour du chteau, etils allrent tous les deux lui souhaiter le bonjour.
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En ce moment, elle entrait avec ses dames dans la cour du château, et
ils allèrent tous les deux lui souhaiter le bonjour. Avec une grâce infinie,
elle tendit sa main à Jean, qui l’aima plus que jamais, et prétendit qu’on
était dans l’erreur en l’accusant d’être une mauvaise sorcière. Ensuite, ils
montèrent dans le grand salon, où de petits pages leur présentèrent de la
confiture et des macarons ; mais le vieux roi était si affligé qu’il ne put rien
manger : d’ailleurs les macarons étaient trop durs pour lui. Il fut décidé que
Jean reviendrait le lendemain au château, et qu’en présence des juges et de
tout le conseil, il essaierait de deviner la première énigme. S’il s’en acquittait
bien, il reviendrait encore deux fois. Mais, jusqu’à ce jour, personne n’avait
deviné même la première énigme ; tous avaient dû mourir. Jean n’était pas
le moins du monde inquiet de son sort ; au contraire, il se réjouissait et ne
pensait qu’à la belle princesse. Il était fermement convaincu que le bon Dieu
l’aiderait ; mais comment ? Il l’ignorait et ne voulait pas trop y réfléchir. En
retournant à l’auberge, où son compagnon l’attendait, il dansa le long de la
grande route.
Jean ne put assez raconter combien la princesse avait été aimable avec
lui, et combien elle était belle. Il brûlait d’être au lendemain pour entrer au
château et pour tenter la chance. Mais le compagnon de voyage secouait la
tête d’un air triste. « Je t’aime bien, dit-il, nous aurions pu rester longtemps
encore ensemble ; faut-il que je te perde déjà ! Pauvre Jean ! j’ai envie de
pleurer, mais je ne veux pas troubler ta joie, le dernier soir peut-être que nous
passerons ensemble. Allons, soyons gais, bien gais ; je pleurerai demain,
quand tu seras parti. »
Dans la ville, tout le monde savait qu’un nouveau prétendant s’était
offert ; aussi l’affliction était générale. Les théâtres étaient fermés, les
marchands de gâteaux avaient enveloppé de crêpes leurs porcs de sucre, le
roi et les prêtres étaient à genoux dans l’église, et grande était la douleur :
Jean réussirait-il mieux que les autres ?
Dans la soirée, le compagnon de voyage prépara un grand bol de punch,
et dit à Jean qu’ils allaient s’amuser, qu’ils allaient boire à la santé de la
princesse. Mais lorsque Jean eut bu deux verres, sa tête s’alourdit malgré lui,
ses yeux se fermèrent, il s’endormit. Le compagnon de voyage le souleva
doucement de sa chaise et le porta dans son lit. Puis, quand la nuit se fut
épaissie, il prit les grandes ailes du cygne et se les attacha aux épaules. Il
mit dans sa poche la plus grande des verges que la vieille femme lui avait
données, ouvrit la fenêtre, et s’envola, par-dessus la ville, jusqu’au château
de marbre. Là, il s’assit dans un coin, sous la fenêtre de la chambre à coucher
de la princesse.
Un profond silence régnait sur la ville. À minuit moins un quart, la fenêtre
s’ouvrit, et la princesse, avec de longues ailes noires, enveloppée d’un large
manteau blanc, s’envola par-dessus la ville jusqu’à une grande montagne. Le
compagnon de voyage se rendit invisible, et suivit la princesse en la frappant
de sa verge jusqu’au sang. Ouf ! quel voyage à travers les airs !
 
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