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【法语故事】La Petite Sirène 美人鱼(3)

时间:2020-11-30来源:互联网 进入法语论坛
核心提示:À son retour, elle avait mille chosesraconterOh ! disait-elle, cestdlicieux de voir, tendue au clair de la lune s
(单词翻译:双击或拖选)
 À son retour, elle avait mille choses à raconter « Oh ! disait-elle, c’est
délicieux de voir, étendue au clair de la lune sur un banc de sable, au milieu
de la mer calme, les rivages de la grande ville où les lumières brillent comme
des centaines d’étoiles ; d’entendre la musique harmonieuse, le son des
cloches des églises, et tout ce bruit d’hommes et de voitures ! »
Oh ! comme sa petite sœur l’écoutait attentivement ! Tous les soirs,
debout à la fenêtre ouverte, regardant à travers l’énorme masse d’eau, elle
rêvait à la grande ville, à son bruit et à ses lumières, et croyait entendre
sonner les cloches tout près d’elle.
L’année suivante, la seconde des sœurs reçut la permission de monter.
Elle sortit sa tête de l’eau au moment où le soleil touchait à l’horizon, et la
magnificence de ce spectacle la ravit au dernier point.
« Tout le ciel, disait-elle à son retour, ressemblait à de l’or, et la beauté des
nuages était au-dessus de tout ce qu’on peut imaginer. Ils passaient devant
moi, rouges et violets, et au milieu d’eux volait vers le soleil, comme un
long voile blanc, une bande de cygnes sauvages. Moi aussi, j’ai voulu nager
vers le grand astre rouge ; mais tout à coup il a disparu, et la lueur rose qui
teignait la surface de la mer ainsi que les nuages s’évanouit bientôt. »
Puis vint le tour de la troisième sœur. C’était la plus hardie, aussi elle
remonta le cours d’un large fleuve. Elle vit d’admirables collines plantées
de vignes, de châteaux et de fermes situés au milieu de forêts superbes.
Elle entendit le chant des oiseaux, et la chaleur du soleil la força à se
plonger plusieurs fois dans l’eau pour rafraîchir sa figure. Dans une baie, elle
rencontra une foule de petits êtres humains qui jouaient en se baignant. Elle
voulut jouer avec eux, mais ils se sauvèrent tout effrayés, et un animal noir
– c’était un chien – se mit à aboyer si terriblement qu’elle fut prise de peur
et regagna promptement la pleine mer. Mais jamais elle ne put oublier les
superbes forêts, les collines vertes et les gentils enfants qui savaient nager,
quoiqu’ils n’eussent point de queue de poisson.
La quatrième sœur, qui était moins hardie, aima mieux rester au milieu
de la mer sauvage, où la vue s’étendait à plusieurs lieues, et où le ciel
s’arrondissait au-dessus de l’eau comme une grande cloche de verre. Elle
apercevait de loin les navires, pas plus grands que des mouettes ; les
dauphins joyeux faisaient des culbutes, et les baleines colossales lançaient
des jets d’eau de leurs narines.
Le tour de la cinquième arriva ; son jour tomba précisément en hiver :
aussi vit-elle ce que les autres n’avaient pas encore pu voir. La mer avait une
teinte verdâtre, et partout nageaient, avec des formes bizarres, et brillantes
comme des diamants, des montagnes de glace. « Chacune d’elles, disait
la voyageuse, ressemble à une perle plus grosse que les tours d’église que
bâtissent les hommes. » Elle s’était assise sur une des plus grandes, et tous
les navigateurs se sauvaient de cet endroit où elle abandonnait sa longue
chevelure au gré des vents. Le soir, un orage couvrit le ciel de nuées ;
les éclairs brillèrent, le tonnerre gronda, tandis que la mer, noire et agitée,
élevant les grands monceaux de glace, les faisait briller de l’éclat rouge des
éclairs. Toutes les voiles furent serrées, la terreur se répandit partout ; mais
elle, tranquillement assise sur sa montagne de glace, vit la foudre tomber en
zigzag sur l’eau luisante.
 
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