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【法语故事】La Petite Sirène 美人鱼(10)

时间:2020-11-30来源:互联网 进入法语论坛
核心提示:On ne peut se faire une ide sur la terre dune pareille magnificence.La grande salle de danse tout entire ntait que de cr
(单词翻译:双击或拖选)
 On ne peut se faire une idée sur la terre d’une pareille magnificence.
La grande salle de danse tout entière n’était que de cristal ; des milliers
de coquillages énormes, rangés de chaque côté, éclairaient la salle d’une
lumière bleuâtre, qui, à travers les murs transparents, illuminait aussi la mer
au-dehors. On y voyait nager d’innombrables poissons, grands et petits,
couverts d’écailles luisantes comme de la pourpre, de l’or et de l’argent.
Au milieu de la salle coulait une large rivière, sur laquelle dansaient
les dauphins et les sirènes, au son de leur propre voix, qui était superbe.
La petite sirène fut celle qui chanta le mieux, et on l’applaudit si fort, que
pendant un instant la satisfaction lui fit oublier les merveilles de la terre.
Mais bientôt elle reprit ses anciens chagrins, pensant au beau prince et à son
âme immortelle. Elle quitta le chant et les rires, sortit tout doucement du
château, et s’assit dans son petit jardin. Là, elle entendit le son des cors qui
pénétrait l’eau.
« Le voilà qui passe, celui que j’aime de tout mon cœur et de toute
mon âme, celui qui occupe toutes mes pensées, à qui je voudrais confier
le bonheur de ma vie ! Je risquerais tout pour lui et pour gagner une âme
immortelle. Pendant que mes sœurs dansent dans le château de mon père, je
vais aller trouver la sorcière de la mer, que j’ai tant eue en horreur jusqu’à
ce jour. Elle pourra peut-être me donner des conseils et me venir en aide. »
Et la petite sirène, sortant de son jardin, se dirigea vers les tourbillons
mugissants derrière lesquels demeurait la sorcière. Jamais elle n’avait suivi
ce chemin. Pas une fleur ni un brin d’herbe n’y poussait. Le fond, de
sable gris et nu, s’étendait jusqu’à l’endroit où l’eau, comme des meules
de moulin, tournait rapidement sur elle-même, engloutissant tout ce qu’elle
pouvait attraper. La princesse se vit obligée de traverser ces terribles
tourbillons pour arriver aux domaines de la sorcière, dont la maison s’élevait
au milieu d’une forêt étrange. Tous les arbres et tous les buissons n’étaient
que des polypes, moitié animaux, moitié plantes, pareils à des serpents à cent
têtes sortant de terre. Les branches étaient des bras longs et gluants, terminés
par des doigts en forme de vers, et qui remuaient continuellement. Ces bras
s’enlaçaient sur tout ce qu’ils pouvaient saisir, et ne le lâchaient plus.
La petite sirène, prise de frayeur, aurait voulu s’en retourner ; mais en
pensant au prince et à l’âme de l’homme, elle s’arma de tout son courage.
Elle attacha autour de sa tête sa longue chevelure flottante, pour que les
polypes ne pussent la saisir, croisa ses bras sur sa poitrine, et nagea ainsi,
rapide comme un poisson, parmi ces vilaines créatures dont chacune serrait
comme avec des liens de fer quelque chose entre ses bras, soit des squelettes
blancs de naufragés, soit des rames, soit des caisses ou des carcasses
d’animaux. Pour comble d’effroi, la princesse en vit une qui enlaçait une
petite sirène étouffée.
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