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【法国文学】卡门Carmen --Prosper Mérimée IV (3)

时间:2021-09-26来源:互联网 进入法语论坛
核心提示:【法国文学】卡门Carmen --Prosper Mrime IV (3)Un homme immoral de sa connaissance, offrit, dit-il, inutilement plusieurso
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【法国文学】卡门Carmen --Prosper Mérimée IV (3)

Un homme immoral de sa connaissance, offrit, dit-il, inutilement plusieurs
onces à une jolie Gitana. Un Andalou, à qui je racontai cette anecdote,
prétendit que cet homme immoral aurait eu plus de succès en montrant deux
ou trois piastres, et qu’offrir des onces d’or à une Bohémienne, était un
aussi mauvais moyen de persuader, que de promettre un million ou deux
à une fille d’auberge. – Quoi qu’il en soit il est certain que les Gitanas
montrent à leurs maris un dévouement extraordinaire. Il n’y a pas de danger
ni de misères qu’elles ne bravent pour les secourir en leurs nécessités. Un
des noms que se donnent les Bohémiens, Romé ou les époux, me paraît
attester le respect de la race pour l’état de mariage. En général on peut
dire que leur principale vertu est le patriotisme, si l’on peut ainsi appeler
la fidélité qu’ils observent dans leurs relations avec les individus de même
origine qu’eux, leur empressement à s’entraider, le secret inviolable qu’ils
se gardent dans les affaires compromettantes. Au reste, dans toutes les
associations mystérieuses et en dehors des lois, on observe quelque chose
de semblable.
J’ai visité, il y a quelques mois, une horde de Bohémiens établis dans les
Vosges. Dans la hutte d’une vielle femme, l’ancienne de sa tribu, il y avait un
Bohémien étranger à sa famille, attaqué d’une maladie mortelle. Cet homme
avait quitté un hôpital où il était bien soigné, pour aller mourir au milieu
de ses compatriotes. Depuis treize semaines il était alité chez ses hôtes, et
beaucoup mieux traité que les fils et les gendres qui vivaient dans la même
maison. Il avait un bon lit de paille et de mousse avec des draps assez blancs,
tandis que le reste de la famille, au nombre de onze personnes, couchaient
sur des planches longues de trois pieds. Voilà pour leur hospitalité. La même
femme, si humaine pour son hôte, me disait devant le malade : Singo, singo,
homte hi mulo. – Dans peu, dans peu, il faut qu’il meure. Après tout, la vie
de ces gens est si misérable, que l’annonce de la mort n’a rien d’effrayant
pour eux.

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