—Nous voilà! maman, nous voilà!» crièrent-ils tous ensemble. Et ils sautèrent sur ses épaules, l'une embrassant ses cheveux, l'autre son cou, Raymond lui tirant le bras pour lui baiser la main.
En entendant ces petites voix chéries, la pauvre mère se leva vivement, les prit tous les trois dans ses bras et les serra sur son coeur; puis elle devint bien pâle et tomba sur le divan.
Raymond et Suzanne montèrent auprès de leur mère, et pressant leurs petites mains sur ses joues froides, ils baisaient ses paupières fermées.
RAYMOND ET SUZANNE.
Maman! maman! parle-nous! Ne sois plus fâchée, ma petite maman, nous avons été bien malheureux, va! Pendant ce temps-là Hélène était sur le balcon, criant: «Au secours! au secours!»
Le père des petits enfants passait pour la quatrième fois avec son bateau devant la maison. Il entendit les cris d'Hélène, et, levant la tête, il l'aperçut. Sauter hors du bateau, monter quatre à quatre les degrés de l'escalier et arriver auprès des enfants, ce fut l'affaire d'un instant. La mère ouvrit bientôt les yeux et ils furent tous bien heureux de se revoir.
Après s'être embrassés, avoir ri et pleuré tout à la fois, les enfants racontèrent ce qui leur était arrivé sur la montagne; et ils pariaient tous ensemble.
RAYMOND.
Papa, il faut envoyer l'armée noire prendre cette voleuse d'enfants et la mettre en prison!
LE PÈRE.
Non, vraiment! mon enfant; bien loin de lui faire de la peine, je veux au contraire lui donner une récompense; car si elle ne vous eût pas fait manger quand vous vous êtes perdus, que seriez-vous devenus, mes pauvres petits?
SUZANNE.
Mais, savez-vous bien, papa, qu'elle nous a fait travailler comme de petits malheureux!
HÉLÈNE.