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法语初级阅读:LE RAMONEUR.

时间:2024-05-14来源:互联网 进入法语论坛
核心提示:Le petit Matthieu n'avait pas cinq ans lorsqu'il perdit son pre et sa mre. Il ne lui resta que sa grand'mre, qui tait bi
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Le petit Matthieu n'avait pas cinq ans lorsqu'il perdit son père et sa mère. Il ne lui resta que sa grand'mère, qui était bien pauvre; mais tant que l'enfant fut tout petit, il ne s'aperçut pas de cette grande pauvreté; car s'il n'y avait de pitance que pour un dans la maison, la grand'mère mangeait son pain sec pendant que Matthieu s'amusait avec les autres enfants du village; de sorte qu'il ne se doutait pas des privations que la bonne vieille s'imposait; et lorsqu'il n'y avait pas assez de pain pour deux, la pauvre femme faisait semblant d'être malade pour ne pas manger, et pour laisser à l'enfant le peu qui restait.
 
Mais quand Matthieu eut sept ans, il s'aperçut que sa bonne grand'mère le trompait; alors il résolut de s'engager comme ramoneur, afin de ne plus être à sa charge. Il alla trouver le père Martial, ramoneur juré qui, chaque année, emmenait deux ou trois petits garçons avec lui.
 
«Père Martial, lui dit-il, avez-vous un petit ramoneur cette année?
 
—Non, mon garçon; pourquoi demandes-tu cela?
 
—Parce que j'ai bien envie d'aller avec vous. Voulez-vous me prendre?
 
—Tu me parais bien jeune. Quel âge as-tu donc?
 
—J'aurai sept ans à la Toussaint, et j'ai bon courage; voyez-vous, père Martial, nous sommes bien pauvres, et je vois que ma grand'mère ne mange pas à sa faim pour que j'aie une meilleure part; moi, je ne veux plus qu'il en soit comme ça; je veux gagner de l'argent, au contraire, pour soulager la pauvre femme.
 
—C'est bien, cela, mon Matthieu! aux enfants de ton âge je donne dix francs pour la saison; je les nourris, je les loge, et je leur laisse leurs petits profits; car il y a de bonnes âmes qui, après m'avoir payé, donnent encore quelques sous au petit ramoneur. Mais pourras-tu supporter la fatigue?
 
—Oh! que oui, père Martial! comme vous ne partirez pas avant un mois, je vais m'accoutumer à monter dans les cheminées et à les ramoner le mieux que je le pourrai, afin de savoir un peu le métier quand vous me prendrez.
 
—C'est que, petit, dans les maisons des villes les cheminées sont trois fois plus hautes que celles de notre village; tu auras peut-être peur d'y monter?
 
—Si la peur me prend, père Martial, je penserai que je travaille pour ma chère grand'mère, et ça me donnera du coeur.
 
—Tu es un brave enfant, Matthieu; je te prendrai avec moi, et je donnerai vingt francs à ta grand'mère en partant.
 
—Merci, mon père Martial; avec cela, elle pourra s'acheter une bonne couverture pour son hiver.»
La bonne grand'mère eut bien de la peine à laisser partir son petit enfant; mais comme il était nécessaire qu'il s'accoutumât de bonne heure au travail, elle le recommanda au père Martial, l'embrassa bien fort, et fit dire une messe pour lui.
 
Matthieu resta quatre ans avec le père Martial, et finit par gagner quarante-huit francs pour son année. Mais dans l'hiver de la cinquième année, comme ils étaient à Paris, le père Martial fut renversé par une grosse voiture; on le porta à l'hôpital, et il y mourut.
 
Le pauvre Matthieu, resté seul, eut bien de la peine à gagner sa vie, parce que l'on n'emploie guère que des maîtres ramoneurs. Il ne put rester chez le logeur où il couchait avec le père Martial, car il en coûtait vingt-cinq centimes par nuit, et c'était trop pour lui. Souvent le pauvre enfant, ne trouvant rien à gagner, demandait son pain; et bien souvent aussi on ne lui donnait pas de quoi apaiser sa faim.
 
Le chagrin le prit, et il eut envie de retourner au pays retrouver sa grand'mère; mais l'idée de retomber encore à sa charge le retenait toujours. Tout cela le rendait un peu malade.
 
Un jour qu'il neigeait bien fort, Matthieu s'arrêta devant la boutique d'un maréchal, où flambait un bon feu. Cet homme s'étant aperçu que l'enfant grelottait et pleurait de froid, le fit entrer pour qu'il se séchât. Comme Matthieu pleurait encore après s'être réchauffé, on lui demanda s'il avait du chagrin; le pauvre petit avoua qu'il n'avait pas mangé depuis la veille. Alors la femme du maréchal lui apporta du pain, de la viande et un verre de vin; il eut à peine dévoré ce qu'on lui avait donné, qu'il s'endormit sur le tas de charbon où il s'était assis pour manger.
 
Il y resta quatre bonnes heures sans bouger, malgré le grand bruit que faisaient les marteaux des ouvriers; quand il s'éveilla, le maréchal lui dit:
 
«Tu as donc bien mal dormi cette nuit, petit?
 
—Oh! oui, monsieur; j'ai tant de chagrin que je pleure au lieu de dormir.
 
—Et pourquoi donc, petit? conte-nous ça.»
 
Alors Matthieu raconta comment il avait perdu son maître, et combien il avait de peine à vivre, malgré sa bonne volonté de gagner quelque chose pour sa grand'mère.
 
«Eh bien! petit, dit la femme du maréchal, si tu veux rester avec moi, je te nourrirai et te coucherai. Tu feras mes commissions le matin; puis, après le déjeuner, tu iras décrotter les souliers des passants sur les boulevards.»
 
Matthieu accepta de grand coeur. On lui acheta une boîte de décrotteur avec du cirage et des brosses, et quand il avait fait ce qu'on lui commandait à la maison, il allait en ville.
 
«Le premier jour, il rapporta cinquante centimes, qu'il remit à sa maîtresse pour qu'elle les lui gardât.
 
«Allons, petit, lui dit-elle, c'est un bon commencement; continue à travailler! avec du courage et de l'économie, l'on amasse toujours quelque chose.»
 
Au bout de la semaine, Matthieu eut quatre francs; l'idée que sa grand'mère aurait ses aises l'hiver suivant, lui donna une grande joie. Il acheta un balai pour nettoyer la boue ou la neige dans les passages les plus fréquentés, comme il l'avait vu faire à d'autres enfants. Il faisait les commissions dans une grande auberge où il cirait les souliers par abonnement. Le soir, il gardait les chevaux pendant que les cochers buvaient bouteille. Enfin, vers Pâques, il avait quatre-vingts francs!
 
Il aimait tant le maréchal et sa femme, qui étaient pleins de bontés pour lui, qu'il cherchait tout ce qui pouvait leur faire plaisir. Chaque jour, il se levait le premier, rangeait la boutique, allumait le feu de la forge; puis il allait à la fontaine chercher la provision d'eau de la journée. Quand la femme du maréchal était levée, Matthieu frottait sa chambre. Enfin, il aurait voulu, si c'eût été possible, lui épargner toute espèce de fatigue.
 
Quand vint le dimanche des Rameaux, Matthieu fut triste; il ne mangeait pas et ne chantait plus. Sa maîtresse s'en inquiéta et lui demanda s'il était malade.
 
«Non, bourgeoise, lui répondit l'enfant.
 
—Mais alors tu as donc du chagrin?»
 
Matthieu baissa la tête et ne répondit pas.
 
«Voyons, petit, conte-moi cela, et je te consolerai, j'en suis sûre.
 
—Bourgeoise, c'est que j'ai coutume d'aller voir ma grand'mère tous les ans après Pâques.
 
—Et qui t'empêche d'y aller, mon enfant?
 
—Mais, quand je reviendrai...?
 
—Eh bien! quand tu reviendras, nous te reprendrons.
 
—Bien sûr, bourgeoise?
 
—Bien sûr; seulement je ne voudrais pas que tu partisses tout seul.
 
—Oh! soyez tranquille; je trouverai bien un pays; presque tous retournent passer l'été chez eux.»
 
Le soir, Matthieu annonça qu'il avait trouvé un de ses cousins, qui allait précisément dans son village acheter un morceau de terre avec l'argent qu'il avait gagné dans le commerce du charbon.
 
Huit jours après Pâques, Matthieu partit le visage tout trempé de larmes, tant il avait de chagrin de quitter le maréchal et sa femme; et pourtant, au fond du coeur, il était bien heureux d'aller voir sa pauvre grand'mère, et surtout de lui porter tant d'argent.
 
La vieille femme eut de la peine à reconnaître son petit Matthieu, tant la bonne nourriture qu'il avait chez le maréchal lui avait bien profité. Elle ne pouvait croire qu'il eût gagné une si grosse somme, à lui tout seul.
 
«Et tout cela est pour vous, grand'mère, dit Matthieu en l'embrassant; soyez tranquille, je vous en gagnerai bien d'autre.» Pendant le mois qu'il passa en Auvergne, il vit souvent le cousin avec lequel il était venu; puis ils repartirent tous les deux pour Paris. Cet homme trouva Matthieu si intelligent et si raisonnable pour son âge, qu'il le prit en grande amitié. Il lui vint à l'idée de l'adopter comme son enfant, car il n'en avait pas, et de le mettre au fait de son commerce.
 
A leur retour à Paris, le cousin conduisit Matthieu chez le maréchal, qui le reçut à bras ouverts; il s'informa de la conduite de l'enfant depuis qu'on l'avait recueilli; et comme les renseignements qu'on lui donna furent excellents, il lui proposa de le prendre avec lui.
 
«Mais, dit Matthieu, je ne gagnerai donc plus rien pour ma grand'mère?
 
—Je te donnerai soixante-douze francs pour elle cette année, et si tu te conduis bien, si tu es travailleur et soigneux, tu auras davantage l'année prochaine.
 
—Et la bourgeoise! et le maréchal! je ne les verrai donc plus?
 
—Tu auras les dimanches à toi, et tu pourras venir ici. Écoute-moi bien! Si tu es toujours bon sujet, je te laisserai mon fonds quand tu auras vingt ans.
 
—Quoi, mon cousin! dans huit ans je pourrais être mon maître et avoir une boutique à moi?
 
—Il ne tiendra qu'à toi.
 
—Oh! soyez tranquille, mon cousin, vous n'aurez jamais de reproches à me faire.
 
—Vous ne sauriez mieux choisir, dit la femme du maréchal; Matthieu est actif et intelligent; et non-seulement il vous aidera beaucoup dans le détail de votre commerce, mais il sera une compagnie agréable pour vous et votre femme, car il est tout aimable, ce cher enfant.»
 
Les choses se passèrent comme l'avait dit le cousin. Matthieu fut toujours sage et laborieux, et son cousin, en se retirant en Auvergne, lui laissa son commerce et ses pratiques. Matthieu fit venir sa grand'mère pour demeurer avec lui; la bonne vieille finit doucement sa vie dans l'aisance, comblée des soins affectueux de son petit-fils. 
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