CHAPITRE III La course cocasse (2)
« Brrr, » fit le Lory, qui grelottait.
« Pardon, » demanda la Souris en fronçant le sourcil, mais fort poliment,
« qu’avez-vous dit ? »
« Moi ! rien, » répliqua vivement le Lory.
« Ah ! je croyais, » dit la Souris. « Je continue, Edwin et Morcar,
comtes de Mercie et de Northumbrie, se déclarèrent en sa faveur, et Stigand,
l’archevêque patriote de Cantorbery, trouva cela – »
« Trouva quoi ? » dit le Canard.
« Il trouva cela, » répondit la Souris avec impatience. « Assurément vous
savez ce que cela veut dire. »
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« Je sais parfaitement ce que cela veut dire ; par exemple : quand moi j’ai
trouvé cela bon ; cela veut dire un ver ou une grenouille, ajouta le Canard.
Mais il s’agit de savoir ce que l’archevêque trouva. »
La Souris, sans prendre garde à cette question, se hâta de continuer.
« L’archevêque trouva cela de bonne politique d’aller avec Edgar Atheling à
la rencontre de Guillaume, pour lui offrir la couronne. Guillaume, d’abord,
fut bon prince ; mais l’insolence des vassaux normands – Eh bien, comment
cela va-t-il, mon enfant ? » ajouta-t-elle en se tournant vers Alice.
« Toujours aussi mouillée, » dit Alice tristement. « Je ne sèche que
d’ennui. »