【Emile Zola】Le Ventre de Paris II (32)
Elle avait consenti à faire venir Augustine Landois, pour remplacer une fille
de boutique qui avait mal tourné. Lui, savait son métier à
présent ; elle, achevait d’apprendre le commerce. Dans un an, dix-huit mois,
ils s’épouseraient ; ils auraient une charcuterie, sans doute à Plaisance, à
quelque bout populeux de Paris. Ils n’étaient pas pressés de se marier, parce
que les lards ne valaient rien, cette année-là. Il raconta encore qu’ils s’étaient
fait photographier ensemble, à une fête de Saint-Ouen. Alors, il entra dans la
mansarde, désireux de revoir la photographie qu’elle n’avait pas cru devoir
enlever de la cheminée, pour que le cousin de madame Quenu eût une jolie
chambre. Il s’oublia un instant, blafard dans la lueur jaune de son bougeoir,
regardant la pièce encore toute pleine de la jeune fille, s’approchant du
lit, demandant à Florent s’il était bien couché. Elle, Augustine, couchait
en bas, maintenant ; elle serait mieux, les mansardes étaient très froides,
l’hiver. Enfin, il s’en alla, laissant Florent seul avec le lit et en face de la
photographie. Auguste était un Quenu blême ; Augustine, une Lisa pas mûre.