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CHAPTER X

时间:2020-10-06来源:互联网 进入法语论坛
核心提示:On taitla fin du djeuner d'adieu donn par CoriolisAnatole etGarnotelle. Le repas avait t triste et gai, cordial et mu. O
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 On était à la fin du déjeuner d'adieu donné par Coriolis à Anatole et à Garnotelle. Le repas avait été triste et gai, cordial et ému. On y avait bu ce coup de l'étrier qui remue le cœur de celui qui part et de ceux qui restent. Dans le petit atelier, de grandes malles noires, pareilles aux malles d'Anglais qui vont au bout du monde, des caisses, des sacs de nuit, des couvertures serrées dans des courroies, même une petite tente de campagne, dont la grosse toile faisait rêver, ainsi qu'une voile au repos, de nuits lointaines et d'autres cieux: toutes sortes de choses de voyage attendaient, prêtes à être chargées sur le fiacre avancé et arrêté déjà devant la porte de la maison.
 
A ce moment la porte s'ouvrit, et il parut sur le seuil une femme poussant devant elle une petite fille: l'enfant, timide, ne voulait pas entrer; n'osant regarder ni se laisser voir, elle s'enfonçait dans la robe de sa mère, et de ses deux petites mains, lui prenant deux bouts de sa jupe, elle essayait de s'en cacher à demi, avec une sauvagerie d'oiseau, comme de deux ailes qu'elle s'efforçait de croiser.
 
—Personne de ces messieurs n'aurait besoin d'un petit Jésus?—demanda la femme avec un sourire humble, et, dégageant la tête de l'enfant, elle montra une petite fille aux yeux bleus.
 
—Oh! charmante…—dit Coriolis; et faisant signe à l'enfant:
 
—Viens un peu, petite…
 
Un peu poussée par sa mère, un peu attirée par le monsieur, et marchant vers son regard, moitié peureuse et moitié confiante, elle arriva à lui. Coriolis, la mettant sur ses genoux, lui fit prendre des gâteaux dans des assiettes, sur la table. Puis lui passant la main dans ses petits cheveux, des cheveux d'enfant blonde qui sera brune, et s'amusant les doigts de ce chatouillement de soie, il resta un instant à regarder ce grand et profond bonheur d'enfant que la petite avait dans les yeux.
 
—Ah ça! la mère je ne sais plus qui…—fit Anatole,—vous prendrez bien une tasse de café avec nous? Dites donc, on ne vous voit plus poser, pourquoi donc ça? Vous n'êtes pas trop vieille…
 
—Ah! monsieur, j'ai un malheur… Les médecins disent comme ça que j'ai un commencement d'ankylose de la colonne vertébrale… Ce n'est pas que ça me gêne autrement pour n'importe quoi… Mais voilà deux ans au moins que je ne puis plus hancher…
 
—Une petite tête qui m'aurait été…,—fit Coriolis qui continuait à examiner la petite fille.—C'est dommage… Mais vous voyez, la mère, je pars… A propos, quelle heure est-il?
 
Il regarda sa montre.
 
—Diable! nous n'avons que le temps…
 
Et, se levant, il éleva, par-dessous les bras, l'enfant au-dessus de sa tête, l'embrassa et la posa à terre. Mais dans ce mouvement, l'enfant glissant contre lui, accrocha la chaîne de sa montre, et en fit sauter les breloques qui roulèrent en sonnant, sur le parquet.
 
—Ne la grondez pas, la mère… Ce n'est pas sa faute à cette enfant,—fit Coriolis en ramassant les breloques:—C'est bête, ces petites bêtises-là, on s'accroche toujours avec… Mais, au fait, j'y pense… Quand on va là-bas, on ne sait trop si on en reviendra… Tiens! Anatole, voilà mon petit poisson d'or, tu en auras toujours bien vingt francs au Mont-de-Piété… Et toi,—dit-il à Garnotelle,—qui vas attraper le prix de Rome un de ces jours, voilà une paire de cornes en corail pour te défendre du mauvais œil en Italie… Ah! et ma roupie?…
 
Il regarda par terre.
 
—Tu sais, j'avais essayé dessus mon gros couteau catalan… Oh! ne cherchez pas, la mère… Si elle était tombée on la verrait… Je l'aurai sans doute perdue.
 
Le portier entra:—Allons, monsieur Antoine, chargeons tout ça un peu vite… Et en route!
 
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