【Emile Zola】Le Ventre de Paris I (35)
– Je vous accompagne. Où allez-vous ?
Florent resta gêné. Il se livrait moins vite ; mais, depuis son arrivée, il
avait une question sur les lèvres. Il se risqua, il demanda, avec la peur d’une
réponse fâcheuse :
– Est-ce que la rue Pirouette existe toujours ?
– Mais oui, dit le peintre. Un coin bien curieux du vieux Paris, cette rue-
là ! Elle tourne comme une danseuse, et les maisons y ont des ventres de
femme grosse... J’en ai fait une eau-forte pas trop mauvaise. Quand vous
viendrez chez moi, je vous la montrerai... C’est là que vous allez ?
Florent, soulagé, ragaillardi par la nouvelle que la rue Pirouette existait,
jura que non, assura qu’il n’avait nulle part à aller. Toute sa méfiance se
réveillait devant l’insistance de Claude.
– Ça ne fait rien, dit celui-ci, allons tout de même rue Pirouette. La nuit,
elle est d’une couleur !... Venez donc, c’est à deux pas.
Il dut le suivre. Ils marchaient côte à côte, comme deux camarades,
enjambant les paniers et les légumes. Sur le carreau de la rue Rambuteau,
il y avait des tas gigantesques de choux-fleurs, rangés en piles comme des
boulets, avec une régularité surprenante. Les chairs blanches et tendres des
choux s’épanouissaient, pareilles à d’énormes roses, au milieu des grosses
feuilles vertes, et les tas ressemblaient à des bouquets de mariée, alignés
dans des jardinières colossales. Claude s’était arrêté, en poussant de petits
cris d’admiration.
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