【Emile Zola】Le Ventre de Paris I (37)
Cependant, la fenêtre du pignon s’était ouverte, une petite vieille se
penchait, regardait le ciel, puis les Halles, au loin.
– Tiens ! mademoiselle Saget est matinale, dit Claude qui avait levé la
tête.
Et il ajouta, en se tournant vers son compagnon :
– J’ai eu une tante, dans cette maison-là. C’est une boîte à cancans... Ah !
voilà les Méhudin qui se remuent ; il y a de la lumière au second.
Florent allait le questionner, mais il le trouva inquiétant, dans son grand
paletot déteint ; il le suivit, sans mot dire, tandis que l’autre lui parlait des
Méhudin. C’étaient des poissonnières ; l’aînée était superbe ; la petite, qui
vendait du poisson d’eau douce, ressemblait à une vierge de Murillo, toute
blonde au milieu de ses carpes et de ses anguilles. Et il en vint à dire, en
se fâchant, que Murillo peignait comme un polisson. Puis, brusquement,
s’arrêtant au milieu de la rue :
– Voyons, où allez-vous, à la fin !
– Je ne vais nulle part, à présent, dit Florent accablé. Allons où vous
voudrez.