Alors, elles s’engagèrent à se tenir au courant de ce qui se passerait dans
la baraque des Quenu-Gradelle. La marchande de beurre prétendait qu’elle
voulait ouvrir les yeux de son beau-frère sur les maisons qu’il fréquentait.
Cependant, la Normande s’était un peu calmée ; elle s’en alla, bonne fille
au fond, lassée d’en avoir trop conté. Quand elle ne fut plus là, madame
Lecœur dit sournoisement :
– Je suis sûre que la Normande aura été insolente, c’est son habitude…
Elle ferait bien de ne pas parler des cousins qui tombent du ciel, elle qui a
trouvé un enfant dans sa boutique à poissons.
Elles se regardèrent en riant toutes les trois. Puis, lorsque madame
Lecœur se fut éloignée à son tour :
– Ma tante a tort de s’occuper de ces histoires, ça la maigrit, reprit la
Sarriette. Elle me battait quand les hommes me regardaient. Allez, elle peut
chercher, elle ne trouvera pas de mioche sous son traversin, ma tante.