【Emile Zola】Le Ventre de Paris III (79)
– Et nous voulons notre part, ajoutait Lacaille, d’un air plus menaçant. Toutes
les révolutions, c’est pour les bourgeois. Il y en a assez, à la fin. À
la première, ce sera pour nous.
Alors, on ne s’entendait plus. Gavard offrait de partager. Logre refusait,
en jurant qu’il ne tenait pas à l’argent. Puis, peu à peu, Charvet, dominant
le tumulte, continuait tout seul :
– L’égoïsme des classes est un des soutiens les plus fermes de la tyrannie.
Il est mauvais que le peuple soit égoïste S’il nous aide, il aura sa part…
Pourquoi voulez-vous que je me batte pour l’ouvrier, si l’ouvrier refuse de se
battre pour moi ?… Puis, la question n’est pas là. Il faut dix ans de dictature
révolutionnaire, si l’on veut habituer un pays comme la France à l’exercice
de la liberté.
– D’autant plus, disait nettement Clémence, que l’ouvrier n’est pas mûr
et qu’il doit être dirigé.