【法语版】L'île au trésor 金银岛IV (4)
IV Le coffre du capitaine (4)
Mon premier soin fut de pousser le verrou. Un instant nous reprîmes
haleine dans les ténèbres, seuls dans la maison avec le cadavre du Capitaine.
Puis ma mère alluma une chandelle, et, nous tenant par la main, nous
entrâmes dans le parloir. Le mort était comme nous l’avions laissé, sur le
dos, les yeux grands ouverts et un bras étendu.
« Tire le store, Jim, me dit tout bas ma mère ; on pourrait nous voir du
dehors… Et maintenant, reprit-elle quand je lui eus obéi, il s’agit de lui
prendre la clef du coffre, ce qui est impossible sans le toucher », ajouta-telle
avec un frémissement d’horreur.
À l’instant je m’agenouillai auprès du cadavre. Par terre, à côté de sa
main ouverte, se trouvait un petit morceau de papier coupé en rond, noirci
d’un côté. C’était évidemment la marque noire. Je ramassai le papier et je
vis qu’au revers, resté blanc, il portait ce message laconique, d’une grosse
écriture très lisible : À CE SOIR, DIX HEURES. »
« Mère, il avait jusqu’à dix heures ! » m’écriai-je.
Et comme je parlais encore, l’horloge se prépara à sonner. Ce bruit
inattendu nous fit grand-peur. Mais, après tout, la nouvelle était bonne, car
il n’était que six heures.
« Allons, Jim, dit maman, cette clef !… »
Je tâtai les poches l’une après l’autre : quelque petite monnaie, du fil
et des aiguilles, un dé à coudre, un couteau, un bout de tabac à chiquer,
une boite à amadou, un briquet, une boussole de poche, voilà tout ce que je
trouvai. Je commençais à désespérer de découvrir la clef.
« Peut-être est-elle suspendue à son cou », suggéra ma mère. Surmontant
ma répugnance, j’ouvris vivement son col de chemise, et là en effet,
suspendue à un cordon goudronné, que je coupai avec son propre couteau,
je trouvai la clef.