【法语版】L'île au trésor XVII (6)
XVII Le dernier voyage du canot (6)
Jusque-là, il n’y avait pas grand mal. Personne n’était gravement
endommagé, et nous n’avions qu’à marcher jusqu’au bord de l’eau. Mais nos
provisions étaient noyées, et, pour comble de malheur, il en était de même de
trois fusils sur cinq. J’avais instinctivement élevé le mien au-dessus de ma
tête, et le capitaine, en homme prévoyant, avait gardé le sien en bandoulière
et canon bas.
Pour comble, nous entendions les voix se rapprocher de nous dans les
bois qui bordaient la côte. Non seulement nous étions menacés de nous
voir coupés du blockhaus, dans cet état d’impuissance relative, mais nous
pouvions craindre que Joyce et Hunter ne fussent pas en force de s’y
maintenir. Hunter était solide, nous le savions ; mais nous étions moins sûrs
de Joyce : c’était un homme agréable, poli, excellent valet de chambre et
parfait pour brosser les habits, mais qui ne semblait pas précisément taillé
pour la guerre.
Telles étaient nos réflexions, tandis que nous nous hâtions de gagner le
bord, dans l’eau jusqu’aux genoux, en laissant derrière nous le pauvre canot,
avec une bonne moitié de nos vivres et de nos munitions.