【法语版】L'île au trésor 金银岛VII (2)
VII Le cuisinier du navire (2)
Nous l’ouvrîmes donc, et nous trouvâmes, ou plutôt je trouvai (car
le garde-chasse ne savait guère lire que les caractères imprimés) les
importantes nouvelles que voici :
« Hôtel de la Vieille-Ancre, Bristol,
1er mars 1761.
Mon cher Livesey,
Ignorant si vous êtes chez vous ou à Londres, j’envoie ceci en double et aux deux
adresses.
Le bâtiment est armé et équipé, prêt à prendre la mer. C’est le plus joli schooner qu’on
puisse voir, l’Hispaniola, de deux cents tonneaux ; si léger et si bien construit qu’un
enfant se chargerait de le diriger. J’ai fait cette trouvaille grâce à mon ami Blandly,
qui se montre serviable au possible. Le brave garçon s’est mis corps et âme à ma
disposition. Tout le monde à Bristol, du reste, est absolument charmant pour moi,
surtout depuis qu’on sait quel est le but de notre voyage, j’entends le Trésor…. »
« Oh ! oh ! m’écriai-je en interrompant ma lecture, le docteur Livesey ne
sera pas content ! Le squire a bavardé, malgré sa promesse.
– N’en avait-il pas le droit ? grommela le garde-chasse. Il ferait beau
voir que le squire se privât de parler pour complaire au docteur Livesey. »
Je suspendis tout commentaire et repris ma lecture :
« C’est Blandly en personne qui a découvert l’Hispaniola et qui s’est arrangé de
manière à l’avoir pour presque rien. Ce qui n’empêche pas les gens de jaser, bien
entendu. Le pauvre Blandly a beaucoup d’ennemis, certains vont jusqu’à dire que
l’Hispaniola lui appartenait en propre, qu’il me l’a vendue beaucoup trop cher, et autres
sottises. Dans tous les cas, ils ne peuvent pas alléguer que ce ne soit pas un excellent
schooner c’est ce qui me console.