【法语版】L'île au trésor 金银岛IX (1)
IX La poudre et les armes(1)
L’Hispaniola était à l’ancre assez loin du bord. Nous eûmes donc à passer
en canot sous la poupe ou l’avant de plus d’un navire, dont les amarres
tantôt frôlaient la quille de notre embarcation, tantôt se balançaient audessus
de nos têtes. Enfin, nous accostâmes l’escalier du schooner où nous
fûmes accueillis avec un salut militaire par le second, M. Arrow, un vieux
marin bronzé qui portait des boucles d’oreilles et louchait effroyablement.
Le squire et lui étaient déjà les meilleurs amis du monde ; mais je remarquai
bientôt qu’il n’en était pas de même entre le squire et le capitaine.
Celui-ci était un homme à l’air avisé, qui semblait être en colère avec
tout, à bord, – colère dont nous devions bientôt connaître la raison. À peine
étions-nous descendus dans le petit salon, qu’un matelot nous y suivit.
« Le capitaine Smollett désire parler à M. Trelawney, dit-il.
– Je suis aux ordres du capitaine, répondit le squire. Faites-le entrer.
Le capitaine arriva à l’instant et commença par fermer la porte derrière
lui.
« Eh bien, capitaine, qu’avez-vous à me dire ? Tout va bien, j’espère ?
Tout est en bon ordre et prêt pour l’appareillage ?
– Ma foi, Monsieur, répondit le capitaine, il vaut mieux parler franc,
n’est-ce pas, même au risque d’offenser ?… Eh bien, je dois vous avouer
que je n’aime pas beaucoup cette expédition ; je n’aime pas l’équipage ; et je
n’aime pas le second que vous m’avez donné. Voilà qui est clair, j’espère ?