【法语版】L'île au trésor 金银岛IX (5)
IX La poudre et les armes(5)
« Je disais donc, Messieurs, reprit le capitaine, que j’ignore où et en
quelles mains se trouve cette carte. Mais je demande formellement qu’on ne
la communique ni à M. Arrow ni à moi. S’il en était autrement, je prendrais
la liberté de donner ma démission.
– Si je vous comprends bien, dit le docteur, vous déclinez toute
responsabilité à cet égard, et vous demandez que nous fassions de l’arrière
une sorte de citadelle, avec les domestiques personnels de M. Trelawney
pour garnison, et le monopole exclusif de toutes les armes et munitions…
En d’autres termes, vous craignez une révolte.
– Monsieur, répliqua le capitaine, je n’ai pas l’intention de me fâcher,
mais il ne faut pas me faire dire ce que je ne dis pas. Un capitaine n’aurait
pas le droit de prendre le large s’il avait des raisons positives de craindre
pareille chose et, pour mon compte, je ne le ferais pas. Je suis persuadé que
M. Arrow est un honnête homme. J’en dis autant d’une partie de l’équipage,
et je veux bien croire qu’on pourrait en dire autant du reste, que je ne connais
pas. Mais je suis responsable du navire, responsable de la vie du dernier
homme qui s’y trouve. Il me paraît que tout ne va pas comme il le faudrait ;
je vous demande de prendre certaines précautions ou de me laisser résilier
mon engagement, – voilà tout.
– Capitaine Smollett, dit le docteur en riant, avez-vous jamais entendu
parler de la fable : la Montagne et la Souris ? Vous me le pardonnerez,
j’en suis sûr, mais vous me rappelez cette fable. Je parie ma perruque
qu’en entrant ici, tout à l’heure, vous ne comptiez pas vous en tenir à cette
conclusion ?