【法语版】L'île au trésor 金银岛XI (6)
XI Ce que j’entendis dans le tonneau(6)
– Eh ! je n’ai que trop sujet de me fâcher !… J’en ai vu des navires à
la côte !… et des braves garçons pendus sur les quais !… et toujours pour
s’être trop pressés !… Comprenez-moi donc, mille millions de bombes et
de boulets !… J’ai quelque expérience de ces choses, que diable !… Si vous
vouliez seulement m’écouter, bien prendre vos mesures et regarder devant
vous, vous rouleriez carrosse avant six mois. Mais non. Je vous connais. Du
rhum aujourd’hui et la potence demain, voilà votre affaire !
– On sait que vous prêchez à merveille, John, finit par dire Israël. Mais
il ne s’agit pas seulement de bavarder, en ce monde. Nous en avons vu qui
savaient manœuvrer aussi bien que vous, et qui, cependant, n’avaient pas
toujours des sermons à la bouche. Eh ! oui, ils ne montaient pas sur leurs
grands chevaux, ils aimaient à s’amuser et savaient se donner une bosse à
l’occasion comme de bons compères qu’ils étaient.
– Vraiment ! et où sont-ils maintenant, ces bons compères ? Pew était
de ceux-là. Il mendiait quand il est mort. Flint en était aussi : c’est le rhum
qui l’a tué à Savannah ! Oh oui ! c’étaient de jolis merles ! mais où sontils maintenant ?
– Mais enfin, demanda Dick, que cette discussion n’amusait guère,
quand nous aurons mis le grappin sur les gens de l’arrière, que ferons-nous
d’eux ?
– À la bonne heure ! s’écria le cuisinier. Voilà ce que j’appelle parler en
homme sérieux. Eh bien, qu’en dis-tu toi-même, garçon ? Es-tu d’avis de
les mettre en terre dans quelque île déserte ? c’était le système d’England, –
ou de les dépecer comme autant de porcs gras ? c’était la manière de Flint
et de Billy Bones…