【法语版】L'île au trésor XVII (2)
XVII Le dernier voyage du canot (2)
– Non pas sans couler à pic, me fut-il répondu. La barre à tribord, s’il
vous plaît, la barre à tribord jusqu’à ce que vous voyiez que nous gagnons
sur le courant !… »
Je fis de mon mieux, mais le jusant ne cessa pas de nous faire dériver
jusqu’à ce que nous eussions le cap droit à l’Est, c’est-à-dire à angle droit
avec notre vraie direction.
« Ce n’est pas ainsi que nous arriverons à terre, repris-je.
– Nous n’avons pas le choix, répliqua le capitaine. Il est indispensable
que nous restions au-dessus du point que nous avons en vue, en faisant tête
au courant ; car s’il nous entraînait au-dessous de ce point, Dieu sait où
nous irions atterrir sans compter la chance d’être attaqués par les chaloupes ;
tandis que comme ceci, il faudra bien que le courant perde de sa force et
nous pourrons alors biaiser le long de la côte.
– Le courant est déjà moins fort, Monsieur, me dit Gray, le matelot, qui
s’était placé à l’avant. Je crois que vous pourriez laisser porter d’un point
ou deux…
– Merci, mon garçon, » lui répondis-je tout tranquillement, car chacun
avait déjà résolu à part soi de le traiter en ami et comme s’il n’y avait pas
eu le moindre malentendu.
Tout à coup le capitaine, dont la face était naturellement tournée vers le
schooner, en ramant vers la côte, parut s’émouvoir de ce qu’il voyait :
« Le canon ! dit-il tout à coup d’une voix légèrement altérée.