【法语版】L'île au trésor XIX (7)
XIX La garnison du blockhaus(7)
– Oui, monsieur, c’est son plus ardent désir.
– Eh bien, Jim, vois comme il est bon de penser à tout. Tu m’as
souvent vu une tabatière. Et sais-tu pourquoi ? Parce qu’en campagne
j’emporte toujours dans ma tabatière un morceau de fromage de Parme, –
un fromage italien extraordinairement nourrissant sous un faible volume…
Mon fromage sera pour Ben Gunn !… »
Avant de souper, nous eûmes à procéder aux funérailles de notre pauvre
vieux Tom. Après l’avoir déposé dans la fosse, nous le recouvrîmes de sable,
puis nous restâmes quelques instants, la tête découverte, autour de sa tombe.
Nous nous occupâmes ensuite de rentrer le bois sec rapporté des alentours
de la palissade. Le capitaine hocha la tête quand il le vit en tas.
« La provision n’est pas suffisante et il faudra s’occuper de l’augmenter
demain matin, » dit-il.
Le souper terminé, – il se composait d’une tranche de porc salé et d’un
verre de grog à l’eau-de-vie –, les trois chefs se réunirent dans un coin pour
se concerter sur les mesures à prendre.
Ce qui les inquiétait le plus, c’était que nos provisions fussent tout à
fait insuffisantes pour nous permettre de soutenir un long siège. Ils prirent
donc la résolution de tuer le plus de monde possible aux révoltés, pour les
amener, soit à capituler, soit à s’enfuir avec l’Hispaniola. Sur dix-neuf de ces
coquins, il n’en restait déjà plus que quinze, et parmi ceux-là deux blessés,
sans compter le matelot atteint par le premier coup de feu du squire et qui
était peut-être mort. Il fut donc entendu qu’à la moindre occasion de tirer
sur eux, on tâcherait d’augmenter ces pertes, en évitant toutefois avec soin
de s’exposer. Nous pouvions d’ailleurs compter sur deux alliés puissants, –
le rhum et le climat.