【法语版】L'île au trésor XXV(5)
XXV J’abats le drapeau noir(5)
– J’imagine, dit-il enfin, j’imagine, capitaine Hawkins, que votre idée
est maintenant de revenir à terre ?… Si nous en causions un brin ?
– Volontiers, monsieur Hands, répondis-je. Causons.
Et je me remis à manger de grand appétit.
– Ce gaillard-là et moi, reprit-il en me montrant le cadavre d’un faible
mouvement de tête, – ce gaillard-là et moi, – c’était un nommé O’Brien, un
misérable Irlandais, – eh bien, lui et moi nous avions pris un peu de toile
avec l’intention de rentrer au mouillage !… Mais il est mort, à présent, mort
comme un sabot ; et je ne vois guère qui pourra se charger de diriger le
navire… Ce ne sera toujours pas toi, je pense, à moins que je te dise ce
qu’il y a à faire… Eh bien, voici ce que je propose : tu me donneras à boire
et à manger, avec un vieux mouchoir pour bander ma blessure ; et moi je
t’indiquerai la manœuvre… C’est ce qui s’appelle parler, pas vrai ?…
– Il faut que je vous dise une chose, répliquai-je. Je ne veux pas revenir
au mouillage du capitaine Kidd. Mon intention est de pénétrer dans la petite
rade du Nord et d’y échouer tranquillement le schooner.
– Bien sûr ! s’écria-t-il. C’est une excellente idée. Parbleu, mon fiston,
je ne suis pas aussi mauvais diable que j’en ai l’air. J’ai des yeux pour voir,
n’est-ce-pas ?… Je sais m’avouer vaincu quand il n’y a pas autre chose à
faire. C’est toi qui es le maître, et je n’ai pas le choix… Va donc pour la
petite rade du Nord !… Tu me dirais d’aller droit au quai des Pendus, il le
faudrait bien, nom d’un tonnerre !… »