【法语版】L'île au trésor XXVI (5)
XXVI Israel hands(5)
– Suivez maintenant mes instructions, capitaine Hawkins, reprit-il avec
son sourire indéfinissable, et je vous garantis que le schooner sera bientôt
en sûreté. »
Nous avions à peine deux mille à parcourir ; mais c’étaient deux milles
de navigation difficile, d’abord parce que l’entrée de ce mouillage était fort
étroite, puis parce qu’elle s’ouvrait de l’Ouest à l’Est, pour s’infléchir au
Sud : il fallait donc gouverner avec une extrême précision pour éviter tout
accident. Je puis dire que je m’acquittai bien de ma tâche, et il est certain que
Hands devait être excellent pilote ; car nous allâmes à merveille, biaisant
ici, là rasant un banc de sable, comme si nous n’avions de toute notre vie
fait autre chose.
À peine avions-nous franchi la passe, que nous nous vîmes entourés de
terres de toutes parts. Les bords de la baie du Nord étaient boisés comme
ceux de l’autre mouillage, mais la forme de cette baie était toute différente,
beaucoup plus allongée et beaucoup plus étroite. Elle ressemblait plutôt à
un estuaire de petit fleuve, et en fait ce n’était pas autre chose. En face de
nous, à l’extrémité sud se dressait la carcasse d’un navire naufragé, – un
grand trois-mâts qui gisait là depuis bien des années, car il était comme
drapé d’algues marines, et, sur le pont, des broussailles avaient déjà pris
racine, parmi d’autres plantes ou herbes de terre, dont quelques-unes étaient
en fleur. Spectacle mélancolique, qui témoignait au moins de la sûreté du
mouillage.
« Allons, fit Hands, attention maintenant ; voici un endroit qui semble
fait exprès pour s’y échouer. Du beau sable fin, pas ombre de roche, des
arbres tout alentour, et, à deux pas, une vieille épave toute fleurie, – un vrai
jardin, quoi !…